Vivre avec un cancer au temps du 2ème confinement - Enquête Patients en réseau et Juris Santé -

Retour et explications sur notre enquête "Vivre avec un cancer au temps du confinement : les patients face à l'épreuve du 2ème confinement"  réalisée entre le 2 et 16 décembre 2020, partagée par 16 associations de patients et avec 665 répondants.

Lien vers les résultats de l'enquête

PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS

Les résultats de l’enquête montrent d’une part un vécu somme toute assez proche du reste de la population française dans le cadre de la crise sanitaire et des séquences de confinement 

  • Ainsi, le manque de loisirs apparaît comme le principal impact sur le quotidien, même si il est moindre qu’au premier confinement (76% vs 81%). Il se situe loin devant la gestion des courses alimentaires (45 % vs 56 %) et le travail 38 % vs 44 %).
  • Au plan psychologique, on observe une nette détérioration du moral avec notamment un accroissement significatif du sentiment de déprime ou démotivation (41%), de l’inquiétude pour les proches (39%) et de la difficulté à se projeter dans l’avenir (33%).
  • Toutefois, par rapport au premier, ce second confinement est une occasion d’introspection et de réflexion sur soi plus importante (22%), de même qu’une occasion de se remettre en forme (16%).

Ils soulignent par ailleurs la remarquable adaptation de la société face aux contraintes imposées par la crise sanitaire, même s’ils ne sont pas toujours perçus par les patients eux-mêmes.

  • Même si près d’un patient sur 2 considère que l’on a privilégié les patients Covid par rapport aux autres patients, il apparaît que les parcours de soins ont été largement maintenus, et cela dans des proportions encore plus importantes à l’occasion du second confinement (figure 1).
  • C’est particulièrement significatif s’agissant les consultations en centre de soin (77% vs 42%), les examens (91% vs 57%), les traitements à l’hôpital (66% vs 48%)  et au domicile (24% vs 37%)  les radiothérapies (89% vs 58%) et les chirurgies (65% vs 36%).
  • De leur côté les soins de supports et de bien être ont été plus faiblement maintenus, même si on observe de net progrès par rapport au 1er confinement (35 % en centre de soins vs 9 % ; 25 % à distance vs 17 %).
  • Parallèlement, s’agissant des patients en activité, on observe que des changements ont été mis en place dans le cadre du collectif de travail , avec notamment le télétravail (53%) et l’aménagement de conditions de travail aménagées en présentiel (14%). A noter toutefois que 6% d’entre-eux ont perdu leur emploi du fait de la crise.

Les résultats mettent en avant une capacité de résilience apparemment plus importante de la part des personnes vivant avec un cancer face à des situations de crise telles que celles que nous avons connues.

  • Les patients pensent que leur maladie les conduit à davantage de responsabilité individuelle face au Covid-19 : 63 % ont le sentiment d’ avoir davantage respecté les mesures de protection que le reste de la population.
  • Ils se sentent plus adaptés du fait de leur maladie : 61 % considèrent que leur expérience de personne malade les rend mieux préparés que le reste de la population.

Ils confirment la mobilisation du tissu associatif et leur utilité aux côtés des personnes malades

  • Ainsi 57 % ont utilisé lors du 2e confinement les informations et ressources des associations de patients (contre 38 % lors du premier confinement).

Enfin, la santé à tout prix reste au cœur des préoccupations des patients vivant avec un cancer, et cela d’autant que la Covid 19 semble davantage les inquiéter que leur propre maladie (figure 4)

  • Le niveau d’inquiétude apparaît supérieur vis-à-vis de la Covid-19 plutôt que de leur cancer (5,8 vs 5,5 sur 10) et s’est largement accru par rapport au premier confinement (+ 25% environ pour tous).
  • Les patients vivant avec un cancer placent ainsi au top 3 des priorités liées au confinement, la préservation de leur santé (72%), le fait de retrouver leur vie familiale (54%) et sociale (47%).
  • Ils apparaissent comme favorables au vaccin que le reste de la population française : seulement 10% s’opposent au vaccin tandis que 8% préfèrent attendre de voir les effets secondaires.

Une enquête proposée par Patients en réseau et Juris Santé avec la participation des associations :

Aider les assos à aider les maladesAF3M - myélome multipleAnamacap, asso APCLP, BRCA FranceCancercontribution.fr, Caire13 CerhomEspoir PancréasEtincelle, rebondir avec un cancer, Etincelle Occitanie FightClubCancerFrance Lymphome Espoir,   Laurette Fugain,  Lympho'Sport, @asso-SILLC, Les Zuros

Cette enquête a été rendue possible par le soutien institutionnel d'Astra Zeneca.

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Source : Patients en réseau et Juris Santé