Suites opératoires des thoracotomies

SUITES OPÉRATOIRES

  • Douleur post-opératoire

Certaines thoracotomies peuvent être plus douloureuses que d’autres incisions. Toutefois, de multiples possibilités analgésiques permettent actuellement de réduire au minimum l’inconfort post-opératoire : Cathéter péridural, bloc paravertébral, analgésie auto-contrôlée médicaments morphiniques… Ces différentes possibilités vous seront expliquées lors de la consultation d’anesthésie. Au cours de votre hospitalisation, il vous sera proposé d’évaluer votre douleur selon une échelle visuelle analogique (EVA) cotée de 1 à 10 afin d’adapter au mieux l’ensemble de ces médications.

  • Encombrement bronchique

Si vous fumiez avant l’intervention ou si vous avez un terrain bronchitique, vous pouvez présenter un « encombrement » de vos voies aériennes. Vous serez pris en charge par un(e) kinésithérapeute spécialisé(e) qui vous montrera les exercices respiratoires à effectuer pour drainer vos bronches.

Drain pleural

Drain pleural

  • Drains

Après une lobectomie, vous vous réveillerez avec un drain thoracique (tuyau), relié à un dispositif stérile (plus rarement deux drains) . Le drain a pour but d’aspirer l’air et les sécrétions résiduelles. Il permet au poumon de se ré-expandre et de reprendre sa place dans la cavité thoracique. Il est enlevé entre le 2ème et le 4ème jour post-opératoire. Dans certains cas, il est nécessaire de le laisser plus longtemps, en particulier lorsqu’il existe un bullage prolongé (fuite d’air lié à un défaut de cicatrisation du poumon).

ALIMENTATION

Vous aurez la possibilité de boire jusqu’à deux heures avant l’intervention chirurgicale. Dès le soir de l’intervention, si l’équipe médicale l’autorise, vous serez autorisé à reprendre les boissons et une alimentation légère.

MOBILISATION

Le soir même de l’intervention, vous serez autorisé à vous asseoir au bord du lit. le lendemain, vous effectuerez votre premier lever en présence de l’équipe infirmière. Il est important de reprendre une mobilisation et une déambulation précoce afin de diminuer le risque de survenue de complications en post-opératoire.

SORTIE

Elle a lieu le plus souvent le lendemain de l’ablation du drain soit entre le 3ème et le 10ème jour, selon les cas et la voie d’abord utilisée (thoracotomie / thoracoscopie). Si une intervention par thoracoscopie est pratiquée, votre séjour est souvent court.
Vous regagnez votre domicile, avec comme seuls soins l’ablation des fils de l’orifice du drain à réaliser une semaine après son retrait par une infirmière et dans certains cas une prescription de kinésithérapie respiratoire pendant 2 à 4 semaines.
Plus rarement, il peut être nécessaire que vous séjourniez en maison de convalescence. Cette possibilité serait alors évoquée lors de la consultation et organisée pendant votre hospitalisation.
Vous serez revu par le chirurgien avec une radio pulmonaire de contrôle au bout d’un mois. Vous devrez également être revu par le ou les médecins (pneumologues, oncologues ou généralistes) qui vous ont pris en charge.
Dans certains cas particuliers, un traitement complémentaire (radiothérapie et/ou chimiothérapie) sera effectué dans les semaines qui suivent votre sortie. La décision de faire ce traitement est prise de façon collégiale (Réunion de concertation pluridisciplinaire) au cours d’une réunion entre le chirurgien et les médecins traitants, après les résultats définitifs de l’examen de la pièce opératoire et des ganglions (examen anatomo-pathologique).

COMPLICATIONS ET ÉVÉNEMENTS INDÉSIRABLES

Dans la grande majorité des cas, vous pourrez regagner votre domicile avant 2 semaines, sans autre soin qu’une éventuelle prescription de kinésithérapie respiratoire et des soins infirmiers s’ils restent des fils non résorbables. Mais des complications, bien que rares, sont toujours possibles.

  • Après une lobectomie ou une segmentectomie :

La complication la plus banale mais peu grave est le « bullage persistant », c’est à dire la nécessité de laisser les drains plus longtemps que prévu, soit en raison d’une fuite d’air, soit parce que le poumon restant a du mal occuper tout l’espace de la cavité thoracique.
Une complication infectieuse (pneumopathie, pleurésie, abcès) est également possible et en général facilement contrôlée par les traitements médicaux (antibiotiques).

  • Après une pneumonectomie :

Le drainage de la cavité de pneumonectomie ne dépasse pas en règle générale 48h. L’adaptation respiratoire et le sevrage en oxygène peut prendre quelques jours. si nécessaire, une orientation vers un centre de réhabilitation respiratoire sera envisagé en post-opératoire immédiat.
Dans de rares cas (5%) peut survenir une infection de la cavité résiduelle qui nécessite alors une ré intervention et un traitement prolongé.

  • Dans tous les cas :

Des événements rares peuvent survenir. Ils ne sont signalés qu’à titre d’information :
– Hémorragie post-opératoire nécessitant une ré intervention précoce
– Modification de la voix dans le cas de certaines tumeurs situées à proximité des nerfs de la voix (nerf récurrent)
– Infection respiratoire ou d’autre origine
– Troubles du rythme cardiaque transitoire : un traitement médicamenteux préventif vous sera donné pendant l’hospitalisation en fonction de vos facteurs de risque.
– Complications thrombo-emboliques : phlébite, embolie pulmonaire… Elles sont favorisées par les pathologies cancéreuses et la position allongée prolongée. Un traitement anticoagulant préventif vous sera administré et il vous sera recommandé de vous mobiliser précocement pour éviter la survenue de ces complications.
– Enfin, certains états favorisent la survenue de complications : surcharge pondérale, tabagisme, consommation excessive d’alcool, diabète, immunodépression (post chimiothérapie)…

Cependant, dans la majorité des cas, les suites opératoires sont simples et la durée d’hospitalisation moyenne est de 5 jours après thoracoscopie et de 7 jours après thoracotomie. La durée moyenne d’arrêt de travail est d’environ 1 mois. Vous pouvez reprendre une activité physique totalement normale dans les 3 mois qui suivent l’intervention.

D. Gossot, E. Brian, R. Caliandro, P. Girard, M. Grigoriou, A. Seguin-Givelet et JB. Stern, T. Vieira

Fiche d’information d’information mise à jour le 25 décembre 2016

Auteur : D. Gossot, E. Brian, R. Caliandro, P. Girard, M. Grigoriou, A. Seguin-Givelet et JB. Stern, T. Vieira

Source : Institut du Thorax-Institut Mutualiste Montsouris