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Cancers du poumon métastatiques : traitements, suivis, quelles innovations et perspectives ? - points clés & replay de la webconférence du 13 11 2023

Cancers du poumon métastatiques : traitements, suivis, quelles innovations et perspectives ?

Le cancer du poumon reste très méconnu alors qu’il est le troisième cancer le plus fréquent en France. A l’occasion de Novembre perle, mois de sensibilisation au cancer du poumon, Patients en réseau a organisé une webconférence consacrée aux progrès thérapeutiques, avec deux praticiens du CHRU de Strasbourg, le Dr Bertrand Mennecier, pneumo-oncologue, et leDr Anne Dory, pharmacien hospitalier.
 

La prise en charge du cancer du poumon a beaucoup évolué ces dernières années, avec l’apparition de nouveaux médicaments. « La première révolution a été celle des thérapies ciblées, qui ont complètement changé notre façon de traiter les malades, observe le Dr Bertrand Mennecier. Avant, on disposait de quelques molécules de chimiothérapie que l’on prescrivait à tous les patients, et seuls certains en tiraient bénéfice. Maintenant, nous sélectionnons les malades pour leur donner un traitement qui agit sur des cibles particulières ». 

Thérapies ciblées : un mécanisme d’action très différent de celui de la chimiothérapie

Si les chimiothérapies tuent les cellules, les thérapies ciblées, elles, bloquent le développement des tumeurs. Comment ? En s’attaquant aux voies de signalisation. Les cellules tumorales communiquent entre elles et avec leur environnement via une multitude de récepteurs, qui activent de nombreuses voies de signalisation. On peut différencier les cellules tumorales selon les anomalies génétiques impliquées dans ces voies de signalisation, d’où l’importance de séquencer leur ADN. « Ce séquençage prend entre 14 et 21 joursIl est très important d’attendre les résultats, même si les patients sont pressés de démarrer leur traitement, car ils permettent de choisir la thérapie la plus adaptée », insiste le Dr Mennecier. Les thérapies ciblées permettent de contrôler la maladie pendant une durée variable selon les patients car les cellules tumorales finissent par contourner le blocage des voies de signalisation. Il existe heureusement plusieurs molécules qui peuvent alors prendre le relais.

Aider notre système immunitaire grâce à l’immunothérapie

Autre révolution thérapeutique, plus récente mais également spectaculaire, l’immunothérapie. Lorsque l’on est atteint d’un cancer, notre système immunitaire est dépassé et n’arrive plus à détruire les cellules tumorales. « Les traitements par immunothérapie stimulent les lymphocytes et augmentent leur efficacité lorsqu’ils atteignent la tumeur », précise le Dr Mennecier. Ils sont efficaces mais pas chez tous malades, et pour une durée plus ou moins longue. Un vaccin thérapeutique prometteur est à l’essai chez les patients qui ont bien répondu à l’immunothérapie, mais pour lesquels celle-ci a ensuite perdu de son efficacité.

Les anticorps : une nouvelle arme thérapeutique

« Enfin, une troisième révolution s’annonce très intéressante, avec de nouveaux anticorps dits ‘bispécifiques’. Ils permettent notamment d’attaquer deux voies de signalisation en même temps, indique le Dr Mennecier. On développe également des anticorps drogue-conjugués, c’est-à-dire des anticorps chargés avec de la chimiothérapie ». Ces derniers vont se fixer sur les cellules tumorales et la faire pénétrer à l’intérieur. Elle tue alors les cellules, mais son action ne s’arrête pas là. Lorsque les cellules meurent, elles relarguent la chimiothérapie qui va pouvoir agir sur les cellules tumorales voisines. « La toxicité est bien moindre qu’avec la chimiothérapie classique, car les doses administrées sont beaucoup plus faibles », note le Dr Mennecier.

Accompagner la prise des traitements : le rôle important du pharmacien hospitalier

Lors du démarrage des traitements, des entretiens ont lieu entre le malade et le pharmacien hospitalier. Ils permettent de faire un bilan des différents médicaments pris par les patients, qui peuvent éventuellement augmenter la toxicité ou diminuer l’efficacité des thérapies anticancéreuses. Ces entretiens permettent également d’aborder la gestion des effets indésirables. En effet, il est important de savoir quels sont les effets qui peuvent être gérés par le patient lui-même et ceux qui nécessitent de contacter l’équipe soignante. 

« Une expérimentation a lieu actuellement dans une quinzaine d’établissements du Grand Est, afin d’accompagner le mieux possible les patients traités à domicile par une thérapie ciblée ou une immunothérapie », indique le Dr Anne Dory. Deux parcours peuvent être proposés, l’un avec le pharmacien d’officine, l’autre avec un infirmier libéral. Les comptes-rendus sont enregistrés sur une plate-forme permettant de partager les informations à tous les professionnels de santé qui entourent le patient. Cette expérimentation a pour but de montrer l’intérêt de ce suivi, afin de l’étendre au niveau national avec une prise en charge par la sécurité sociale. En savoir plus sur Ako@dom Picto en cliquant ici

Un serious game éducatif : Mon Immuno-Poumon

S’informer de façon ludique ? C’est l’objectif du serious game créé par L’association Patients en réseau. Il s’adresse aux personnes qui débutent leur immunothérapie, ainsi qu’à leur proche, pour mieux comprendre leur traitement, surveiller leurs symptômeset savoir à quel moment solliciter l’équipe soignante. « C’est un jeu éducatif, qui plonge l’utilisateur dans son parcours de vie et de soin. Il permet de visiter sa maison, un centre de santé et un hôpital », explique Laure Guéroult-Accolas, fondatrice et directrice de Patients en Réseau. Grâce à ses activités interactives, ce jeu est un véritable complément aux informations données par les soignants. Décrouvrez le jeu en cliquant ici

Retrouvez notre replay de la webconférence "un mois pour vous", du 13 novembre sur le thème : « Cancers du poumon métastatiques, traitements, suivis : quelles innovations et perspectives ? » avec

  • Dr Bertrand Mennecier, pneumo oncologue HUS de Strasbourg
  • Dr Anne Dory, pharmacien hospitalier HUS de Strasbourg

Le saviez-vous? Le mois de Novembre est le mois "sans tabac" mais aussi le mois de sensibilisation aux cancers du poumon "Novembre Perle". 

Ce programme est rendu possible par le soutien institutionnel de : Amgen, Astra Zeneca, BMS, Janssen, Lilly, Roche, Sanofi, Takeda 

 

Auteur : Sandrine Chauvard

Source : Patients en réseau et Dis-moi Santé